L'histoire des couleurs dans la peinture








La couleur en peinture
Une approche de ce thème est celle des spécialistes de l’histoire de l’art avec la signification des couleurs des œuvres et les évolutions des courants artistiques. ( De nombreux auteurs se sont penchés sur la signification des couleurs). Mon approche personnelle est strictement limitée aux trois structures de la forme des œuvres mais avec l’évolution de ces structures au cours du temps. (j’ai publié un essai sur ce thème).
L’idée de la présentation d’aujourd’hui est qu’il peut être intéressant, pour un public d’amateurs d’art , d’entendre évoquer l’histoire au travers de deux visions complémentaires (la forme, et la signification, en particulier celle des couleurs), afin d’acquérir un regard nouveau sur cet art.
Les effets des couleurs sur le spectateur.
Selon Johannes Itten, « Les couleurs sont des forces rayonnantes , génératrices d’énergie positive ou négative sur nous. Les physiologistes examinent les actions de la lumière sur notre système visuel. Les psychologues s’intéressent à l’action des rayonnements colorés sur notre subconscient et notre esprit. »
Les effets physiologiques des couleurs sur la peau.
Le docteur Christian Agrapart, médecin neuropsychiatre, créateur du centre de recherche sur l’énergie dans la couleur, et auteur du « guide thérapeutique des couleurs » évoque entre autres deux auteurs concernant les effets perceptibles de la couleur par la peau :
* le docteur Tanagra constate que l’écart de température au niveau des mains permet de détecter les couleurs.
* Mme Y. Duplessis avait donné à classer des cartes colorées à une aveugle accidentée de la route et a constaté avec surprise que celle-ci les avait placées dans un ordre allant du rouge au bleu foncé en passant par le jaune et le vert. Ce résultat se répétant après plusieurs essais l’aveugle indiqua que la carte rouge lui paraissait chaude et rugueuse, la jaune plus lisse et la verte et la bleue de plus en plus froides. Mme Duplessis définit la capacité dermo-optique par la capacité de réagir à des surfaces colorées.
Les effets psychologiques des couleurs sur notre subconscient.
Nos capteurs optiques, sonores et tactiles nous donnent l’illusion d’une discontinuité entre les sensations. En réalité, forme, son et couleurs sont des vibrations de densités variées. « Le bleu vibre plus intensément que le rouge. Il est situé plus haut dans le spectre donc il se manifeste dans des zones vibratoires moins condensées. En haut du spectre des vibrations se trouve l’espace où vibrent des énergies dans le vide, après la lumière, puis les couleurs, vient le son, puis la matière. La matière prend forme et devient de plus en plus lourde. Au pied de l’échelle de la densité se trouvent les minéraux, les roches, le diamant : de l’espace à la matière. La gamme des bleus-violets s’agite dans le haut proche de l’espace. La gamme des rouges est déjà nettement plus densifiée. Or le bleu a des effets apaisants, alors que le rouge est excitant. Pourquoi ? La glande endocrine : l’épiphyse baigne dans le registre extrêmement riche et hautement vibrant des ultra-violets. le spectre coloré , examiné selon la densité croissante présente : en haut , invisible à l’œil nu, les ultra-violets. Puis viennent les violets visibles, et l’arc en ciel se poursuit, indigo, bleu, vert jaune, orange rouge. Les infrarouges redeviennent invisibles. Nous quittons le monde des couleurs pour entrer dans celui des sons ». Cet extrait veut expliquer les causes de l’existence de sensations physiques de la peau au contact des surfaces colorées, selon Théo gimbels (fondateur du : hygéia college of color therapy).
Le spectre lumineux
Les mouvements dans la peinture
Préhistorique 40000 à 4000 AV JC
Art antique 4000 AV à 400 AP JC
Art médiéval 400 AP JC à 1400 A l’époque romane, les artistes réalisaient des accords de tons simples et purs comme moyen d’expression symbolique. Les peintres de la vierge lui affectaient une robe bleue et un manteau rouge. Giotto (1266 1337) et les siennois personnalisent leurs personnages avec des formes et des couleurs.
Peinture gothique 1200 commence à être laïque.
Renaissance 1400 à 1620 L de Vinci (1425 1519) propose des nuances extrêmement progressives, mais pas de couleurs fortes. Les Van Eyck (1450) Jean et Hubert, utilisent la couleur locale pour leurs tableaux ce qui les rend proches de la nature. Della Francesca (1410 1492) les couleurs simples cernent ses personnages. Ils sont mis en valeur par des couleurs complémentaires. Le Titien (1477 1576) oppose des surfaces uniformes puis il évolue vers des clairs obscurs et des contrastes de couleurs chaudes et froides .
Maniérisme 527 à 1580 Raphaël (…. 1520), C.Arcimboldo (1527 1593), Le Gréco (1541 1614) fait la synthèse entre le maniérisme et l’art byzantin.
Clacissisme >= 1600 (poussin)
L’école hollandaise Rembrandt (1606 1669) très intéressé par les clairs obscurs, avec des tons de glacis transparents, sa couleur a une puissante luminosité.
Baroque 1600 à 1750 (caravage, rubens)
l’art de l’empire limite les couleurs aux blanc, gris, noir avec peu de couleurs
Début 1800, l’intérêt pour la couleur est exprimé par :
P.O.Runge (traité de la couleur)
Goethe (ouvrage sur la couleur)
Shopenhauer (Das shen und die farben)
Néo clacissisme 1750 à 1850
Romantisme 1780 à 1850 Turner (1775 1851) constable (1776 1840) C.David Friedrich (1774 1840) pour eux la couleur a une expression psychique pour donner une atmosphère à leurs paysages. Delacroix influencé par eux se préoccupa des problèmes de couleur et des lois de la couleur.
Préraphaëlites 1848
Réalisme 1848 à 1900
M.E.Chevreul (directeur de la manufacture des Gobelins) publie « de la loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés ». Cet ouvrage sert de base à la peinture impressionniste.
Impressionnisme 1845 à 1895 (Monet, Manet, Degas, Renoir, Pissarro, Sisley) les peintres étudient la lumière du soleil et ses effets sur les couleurs locales. Ils jouent la surexposition des couleurs pour fixer une vision fugitive de la réalitéchangeante.
Néo impressionnistes ils ont décomposé la couleur Cézanne concilie la décomposition avec des couleurs closes sur elle mêmes.
Pointillisme 1880 à 1891 Seurat décompose la lumière en points colorés. l’œil du spectateur la recompose.
Symbolisme 1880 à 1910
Art nouveau 1890 à 1910
Fauvisme 1905 à 1910 , Braque, Derain , Vlaminck , Matisse (1869 1954), utilisait des surfaces colorées simples lumineuses groupées de façon expressive selon un équilibre subjectif. (la montagne sainte victoire).
Expressionnisme 1905 à 1925 Munch, Klee, Kandinsky rendent par des formes et des couleurs, des expériences vitales spiritualisées. Kandinsky : « chaque couleur a son propre pouvoir d’expression. On peut ainsi exprimer des réalités spirituelles sans objet significatif. »
L’art concret : des artistes indépendants, (1912 1917) Kupka, Delaunay, Malévistch, Mondrian, proposent surtout des formes géométriques et des couleurs pures.
Cubisme 1908 à 1920 les peintres désagrègent les objets en formes abstraites et obtiennent des reliefs par des gradations de, tonalités de couleurs utilisées en clairs obscurs.
Constructivisme 1914 à 1930
Futurisme 1909 à 1918
Suprématisme 1913 à 1918
Dadaisme 1916 à 1924
Art déco 1920 à 193
Surréalisme 1917 à 1950 Max Ernst, Salvator Dali, utilisent la couleur pour exprimes leur irréalité.
Art cinétique 1920 à 1960
Expressionnisme abstrait 1940 à 1950
Pop art 1950 à 1960
Photoréalisme 1960 à 20xx
Installation 1960 à 20xx
Art conceptuel 1960 à 20xx
Minimalisme 1960 à 20xx
La performance 1960 à 20xx
Landart 1965 à 20xx
Digital circlisme 2010 à 2020
Pencil vs camera 2010 à 2021
On pourra noter les couleurs préférées de certains peintres.
Le bleu Klein (1928 1962) c’est un bleu outremer ,qui évoque l’espace,le ciel et la mer.
Le vert Véronèse (au 18 ème siècle), Véronèse réputé pour ses trompe l’œil.
Le Brun van Dyck (1613 …) il l’utilisait beaucoup pour ses chevelures.
Le bleu Nattier (1685 1766). Il parait les dames d’étoles ou de robes bleues (un peu gris).
Vermeer (1632 1675) avait une prédilection pour l’outremer et le jaune.
Les verts de Claude Monet pour ses peintures de paysages.
Les couleurs complémentaires de V. Van Gogh (jaune, vert, bleu).
Matisse avec le bleu pour suggérer la distance. Les couleurs primaires de Mondrian.
L’outre-noir de Pierre Soulages (20...) c’est un noir rendu lumineux par des reliefs dans ses monochromes.
Remarque :
Il y a e nombreuses périodes de recouvrement. ; Et en particulier entre 1960 et 20xx : la peinture se cherche.
Les contraintes matérielles
Histoire des techniques d’application de la peinture :
La peinture à l’œuf
La peintures à la cire
La peinture à l’huile
La peinture à l’eau la gouache, et l’aquarelle
La peinture à l’acrylique
La peinture au pistolet.
Histoire de la fabrication des pigments :
Dans les temps anciens, les couleurs étaient obtenues à partir des produits suivants :
Le bleu depuis le lapis lazuli
Le rouge depuis la cochenille
Le jaune depuis le soufre et le minerai de chrome
Le violet depuis des coquillages
Le marron depuis des argiles ferreux
Le blanc depuis du calcaire, de la chaux
Le noir depuis de l’os carbonisé.
Puis, au dix neuvième siècle, Henri Perkins a inventé l’aniline extraite de la houille, et dérivée du carbone. Il a alors été chimiquement possible d’en tirer chimiquement une variété de colorants synthétiques.
L’ensemble de ces contraintes matérielles a bien évidemment influencé l’usage des couleurs par les peintres.
Les effets de la couleur
Selon V.Kandinsky, « la couleur agit sur le corps, elle est la touche que l’homme effleure pour obtenir la vibration appropriée de son esprit créatif. »
Les anciens :
Les égyptiens utilisaient le rouge pour éclairer les places.
Les chinois utilisaient l’or pour exprimer la magnificence.
Les grecs utilisaient volontiers le vert émeraude qui suggérait la mer et l’océan.
Les romains utilisaient le rouge pour évoquer les plaisirs physiques.
Pour les platoniciens,
Le rouge était associé à l’excitation, le jaune aux voyages hors du temps, le vert au sentiment de sécurité, le bleu à l’hyperactivité, à l’énergie, et le violet à l’enrichissement de la vie.
Pour les psychologues modernes :
Les vibrations électromagnétiques viennent du soleil et envoient des signaux à notre cerveau. Cette énergie suscite une réponse émotionnelle et mentale à ce que nos yeux ressentent.
Les couleurs chaudes (d’abord le rouge, puis l’orange) suscitent l’énergie.
Les couleurs froides (bleu et puis vert) suscitent une baisse de l’énergie
La couleur est une sensation de lumière..
Pour ces psychologues modernes, les effets psychologiques des couleurs sont les suivants :
Le violet : l’équilibre psychologique, la paix, le silence intérieur, l’inconscient, le secret.
Le pourpre : stimulant, le respect de soi.
Le bleu : la détente, le sentiment de l’espace, le froid, l’intériorité.
Le turquoise : le rafraichissement, l’objectivité.
Le vert : l’équilibre psychique, le dynamisme mais aussi l’indécision, le végétal, la fertilité, la satisfaction.
Le jaune : le détachement, la perte de l’orientation, la lumière.
L’orange : la joie, le plaisir, l’insouciance, la décontraction, le luxe.
Le rouge : la stimulation, l’excitation, l’exubérance jusqu’à être désordonné, la chaleur , l’extraversion.
Le spectre des couleurs.
Newton a recréé l’arc en ciel avec la lumière passant au travers d’un prisme. Le spectroscope aujourd’hui est une version améliorée du prisme. Il permet de détecter la nature de la matière. Et A. Einstein a décrit la façon dont l’énergie électromagnétique (la lumière) voyage dans l’univers.
La diffraction de la lumière :
Le spectre des couleurs
Le disque des couleurs
Le cercle chromatique
Les lois des couleurs
Le mélange des couleurs simples :
Rouge et jaune donnent de l’orange
Rouge et bleu donnent du violet
Jaune et bleu donnent du vert
Jaune et rouge donnent de l’orange.
Le mélange de couleurs composées :
Orange et violet donnent du marron
Vert et orange donnent du kaki
Le mélange des couleurs complémentaires :
Bleu et jaune (vert) plus bleu et rouge (violet) donnent du gris.
Dans le cercle chromatique, deux couleurs placées
l’une en face de l’autre doivent être complémentaires
et leur mélange doit donner du gris.
L’harmonie découle de la composition des couleurs
et de leurs proportions quantitatives. Les paires de
couleurs complémentaires et les accords triples de
tons dont les couleurs sur le cercle chromatique
sont en relation dans in triangle équilatéral ou
isocèle ou encore dans un rectangle, sont en
harmonie.
La loi des contrastes.
( Pages 34 à 61 du livre de J.Itten « art de la couleur »).
Les sept contrastes sont :
Le contraste de la couleur en soi.
Le contraste clair obscur.
Le contraste chaud froid.
Le contraste des complémentaires.
Le contraste simultané.
Le contraste de qualité.
Le contraste de quantité.
*
Les contrastes de la couleur en soi
Le contraste clair obscur
Les degrés du clair au foncé
Le cobntraste chaud froid
Le contraste des complémentaires
Le contraste simultané
Le contraste de qualité
Le contraste de quantité
Couleur et effet coloré
La bibliographie sur les couleurs en peinture
Vassily Kandinsky « the art of spiritual harmony » (du spirituel dans l’art)
Johannes Itten « Art de la couleur » Edition Dessain et Tolra
Dorothée L Mella (professeur à l’école des beaux arts du Maryland)
« la puissance des couleurs »
Le docteur Max Luscher « le test des couleurs » (il enseigne la thérapie par l’art à washington)
Le docteur Christian Agrapart « guide thérapeutique de la couleur » (créateur du centre de recherche sur l’énegie dans la couleur)
Théo Gimbels « les pouvoirs de la couleur » (il a fondé le hygeia collegge of color thérapie)
Faber Birren « color, a survey in words and pictures from ancient mysticism to modern science » (histoire des couleurs depuis l’époque rupestre jusquà nos jours)
Conclusion sur les couleurs
Retenons d’une part la loi des couleurs (couleurs composées et contrastes),
d’autre part la signification ressentie depuis les couleurs.
Et enfin les volontés nettes d’expression par les couleurs (de la part de mouvements en peinture tels que les siennois, la renaissance, les romantiques, les impressionnistes, les expressionnistes et l’art concret).
Conclusion
Voici le raccourci du rapport des peintres avec la couleur et la forme :
-Pour les Egyptiens le rouge éclairait les places.
-Pour les Grecs le bleu et le vert évoquait l’environnement maritime.
-Pour les romains le rouge évoquait les plaisirs physiques , émotion, passion voire luxure.
-Au moyen âge, le bleu de la robe de la vierge évoquait l’immensité mystique.
-pour la renaissance des peintres mettaient l’accent sur les clairs obscur et les c’est à dire les contrastes.
-L’école hollandaise soulignait les clairs obscur par une puissante luminosité.
-En 1800 des traités apparaissent sur la couleur .
-Le romantisme se préoccupe de l’expression psychique de la couleur.
-l’ouvrage de M E Chevreul sur la loi du contraste simultané influence par la suite.
-Les impressionnistes sous cette influence étudient le reflet de la lumière du soleil sur la matière.
-Les néo impressionnistes décomposent la couleur.
-Puis les pointillistes décomposent la lumière en points colorés.
-Les fauvistes groupent les couleurs de façon subjective.
-les expressionniste se servent de la couleur pour ses effets spirituels.
-L’art concret utilise des couleurs pures.
-Les cubistes soulignent les dégradés de couleur.
-L’expressionnisme abstrait crée des fractures de couleurs.
-Roy Lichtenstein fait un pointillisme à la façon d’un photograveur.
-Toffoli la transparence des interférences de couleurs évoquent le voisinage.
-Wharol explore la réalisation d’un même visage avec des couleurs variées évoquant ainsi les évolutions d’expressions de ce visage dans le temps.
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L’ensemble de ces évolution relatives à la couleur pour les peintres suggèrent ceci :
-d’abord passion, environnement et mysticisme,
-puis contrastes, équilibre, lumière, sentiments,
-puis voisinage, fractures, évolutions des sentiments,
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Tandis que l’évolution des structures de la forme présente ;
-d’abord surtout des structures séquentielles (équilibre, ordre, contours) appaisantes,
-puis des structures alternatives se multiplient (flous, incertitudes, surprises), captivantes,
-ensuite les structures répétitives sont de plus en plus marquantes (rythme, multitude), fascinantes addictives.
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Ces deux évolutions se combinent dans le temps.
Sur l’image suivante, la structure séquentielle ce sont les courbes surlignées en noir et en couleur
Les structures alternatives ce sont les lignes éludées (suggérées mais non dessinées.
Les structures répétitives ce sont les fragments très captivants en noir qui donnent un rythme à l’ensemble.
Les contrastes de couleurs sont le clair obscur du noir cotoyant le vert ou l’orange,et le contraste des complémentaires du vert (complémentaire du bleu et jaune ) cotoyant le violet (complémentaire du bleu et rouge).
Remarque il n’est pas indispensable de montrer le siège, et l n’est pas indispensable de montrer le buste ni les pieds. C’est là une structure alternative implicite.
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Ainsi les observations sur les couleurs et celles qui concernent la forme sont combinées naturellement dans une même œuvre.
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